Osez sortir des jeux psychologiques – en entreprise et ailleurs – en quittant le triangle dramatique de Karpman (Victime – Sauveur – Persécuteur) !

Écrit par Laurent Claret

21/11/2017

Comment éviter les jeux psychologiques en entreprise et ailleurs ?

En guise d’introduction …

Le triangle dramatique de Karpman est une figure d’analyse transactionnelle (dans les échanges relationnels) proposée en 1968 par le Docteur Stephen Karpman.

Ce triangle symbolise et met en évidence un scénario relationnel typique entre trois rôles : la victime, le persécuteur et le sauveur. Ces rôles sont symboliques, une même personne pouvant changer de rôle à plusieurs reprises et régulièrement.

Ce triangle est qualifié de « dramatique » car il s’agit de « jeux psychologiques » qui fatiguent et font souffrir les joueurs (la victime, le persécuteur et le sauveur). Personne ne sort grandi de ce type de relation.

En guise de développement … Considérons la distribution des « rôles ».

Le triangle implique la mise en relation de 3 « rôles » complémentaires :

  • La Victime : celui ou celle qui se sent persécuté(e).
  • Le Sauveur : celui ou celle qui vous vient en aide (vous veut du bien).
  • Le Persécuteur : celui ou celle qui prend pour cible la future victime.

Il n’est pas facile d’échapper à ces trois rôles car nous jouons dans cette pièce et nous en tirons profit (généralement de façon inconsciente). A moins d’être très assertif, il est fréquent de se retrouver pris dans ces jeux psychologiques.

Les trois rôles impliquent parfois trois personnes différentes mais pas toujours. Un triangle dramatique peut se dérouler entre deux personnes, une d’entre elles passant alors d’un rôle à l’autre. Il peut aussi y avoir plus de trois personnes impliquées, un même rôle est rempli par plusieurs d’entre elles (dans le cas de coalitions).

Ces trois rôles de victime, sauveur et persécuteur peuvent être mis en relation avec ce que le Éric Berne (psychiatre américain et fondateur de l’Analyse Transactionnelle) appelle les quatre mythes :

  • « J’ai le pouvoir de rendre les autres heureux » (Sauveur en recherche d’une Victime)
  • « Les autres ont le pouvoir de me rendre heureux » (Victime en attente d’un Sauveur)
  • « J’ai le pouvoir de rendre les autres malheureux » (Persécuteur en attente d’une Victime)
  • « Les autres ont le pouvoir de me rendre malheureux » (Victime en attente d’un Persécuteur).

Pour mieux comprendre ces trois rôles, je vous recommande de visionner cette courte vidéo pédagogique (4 mns) intitulée « Le pouvoir »  qui traite du triangle dramatique de Karpman de façon humoristique et profonde à la fois :

« Le vrai pouvoir ce n’est pas une question de rapport avec les autres, c’est la marge de manœuvre que je m’accorde à moi-même. »

Axel Lattuada – Et tout le monde s’en fout.

Si vous ne l’avez pas vu, je vous recommande également de voir le film « Oui, mais … » réalisé en 2000 par Yves Lavandier avec Gérard Jugnot et Émilie Dequenne qui traite des jeux psychologiques de façon très pédagogique. Gérard Jugnot interprète un thérapeute qui décrypte à l’attention de sa patiente – et des spectateurs – les rôles de victime, sauveur et persécuteur. A titre d’exemple, parmi de nombreuses autres, voici une courte séquence pédagogique de ce film (2 mns).

1 – Victime – Sauveur – Persécuteur : mieux comprendre ces trois postures et leur fonctionnement.

Intéressons-nous un peu plus à chaque « rôle », aux comportements associés et à la façon de ne pas s’y installer.

> Zoom sur la Victime.

En méconnaissant sa propre valeur, la victime attire à elle le sauveur et le persécuteur. Cela lui permet de se positionner dans un rôle qu’elle connaît bien : elle est dans sa « zone de confort », bien qu’elle ne soit pas confortable dans cette situation. La victime se reconnaît par les blessures et les souffrances qu’elle porte et dont elle ne cesse de se plaindre. Elle les utilise pour attirer l’attention du sauveur et/ou du persécuteur.

Dans ce jeu de dupes, chaque protagoniste en tire un profit : il s’agit des bénéfices secondaires qui en découlent. Ces avantages sont souvent très bien cachés dans nos inconscients car ils ne sont pas très glorieux à considérer.

Il est parfois agréable de se faire passer pour la victime de quelqu’un : ce parent trop exigeant, cette administration qui ne veut rien entendre, ces personnes qui nous manquent de respect, ce collègue qui ne fait pas sa part de boulot, ce patron trop sévère … Lorsque nous sommes face à une difficulté ou que nous devons assumer un mauvais choix, se déresponsabiliser en trouvant un coupable est souvent plus confortable que de se remettre en question. Se comporter en victime est une façon de signifier que toutes les difficultés rencontrées et le mal qui survient sont la faute du système, des autres … donc des persécuteurs. C’est une façon de ne pas reconnaître ses responsabilités et ne pas modifier ses habitudes.  A quoi bon essayer de changer, vu que tous les problèmes viennent des autres ?

La victime attirera l’attention sur elle, et en particulier celle du sauveur. Se plaindre est en réalité la présentation d’une demande cachée, un moyen pour que l’on s’occupe d’elle. Le sauveur aidera la victime mais sans vraiment la rendre autonome. Dans ce rôle de sauveur, il sera apprécié, reconnu, voir aimé.

La victime n’a pas toujours envie que la situation s’arrange, même si elle en souffre. Que ferait-elle – qui serait-elle – si le sauveur ou le persécuteur ne s’occupaient plus d’elle ? En effet, en se comportant de la sorte, elle reçoit généralement de l’attention, soit sous forme d’assistance et se sent aimée, soit sous forme de persécution et nourrit son besoin de se sentir « importante » (considérée).

Proposition d’introspection : si vous remarquez que vous avez parfois tendance à vous comporter en victime, voici quelques questions à vous poser :
  • « Quels sont mes bénéfices secondaires à me comporter en victime ? »
  • « Que ferais-je si on ne s’occupait plus de moi ? »
  • « Qui serais-je si on ne s’occupait plus de moi ? »
  • « Quel est le véritable risque de me responsabiliser ? »
  • « Quels avantages j’aurais à me responsabiliser ? »
Comment sortir de ce rôle de victime ?
  • Cessez d’attendre que les autres agissent à votre place.
  • Cessez de croire que les autres vont changer et que du coup vos problèmes vont se régler. Le changement commence par vous. Avec persévérance il vous faudra prendre certains risques, entre autres ceux des confrontations et de la responsabilisation.
  • Pour faciliter ce chemin vers plus de liberté, envisagez de vous faire accompagner.

> Zoom sur le Sauveur / la Sauveuse.

Le sauveur attire à lui la victime et le persécuteur.

Le sauveur méconnait (consciemment parce que cela l’arrange ou inconsciemment) la capacité de la victime à trouver par elle-même la solution à son problème, à sa préoccupation, à sa difficulté. Il la considère impuissante et faible. Ses actions en tant que sauveur ont pour but de se faire aimer, de se faire accepter, de ne pas déplaire, d’éviter le rejet ou l’affrontement. Le sauveur est généralement une personne pacifique, aimable, toujours d’accord, prête à se sacrifier pour l’autre et à faire passer les besoins d’autrui avant les siens. Le sauveur dépend de l’amour des autres étant donné qu’il n’en a pas suffisamment pour lui-même. Son obsession est de vous aider. En réalité de vous sauver car la plupart du temps il ne vous demande pas si vous avez besoin d’aide. D’une certaine façon, il vous « impose » son aide. Il vous cajole, vous donne de bons conseils (les siens), vous réconforte, fait même les choses à votre place… au point de devenir parfois envahissant et d’être perçu alors comme un persécuteur.

Le sauveur se dévalorise généralement car il a le sentiment de ne jamais en faire assez. En réalité le sauveur en fait énormément mais n’en est pas conscient. Il a beaucoup de difficulté à reconnaître son potentiel et ses grandes qualités. Il ne vit que par et pour la reconnaissance d’autrui.

 « Je suis malheureux à cause de toi » (victime) « Tu vois bien tout que je fais tout pour toi et tu n’es jamais content(e) » (sauveur / persécuteur) Tôt ou tard, le sauveur devient inévitablement une victime puisqu’il attend une reconnaissance de la part de la victime qui ne vient jamais ou n’est jamais suffisante. C’est à ce moment-là qu’il adopte la posture de la victime en se plaignant de la victime qu’il a aidé et qui ne l’a pas (suffisamment) reconnu. Il cherchera la compassion, la pitié et à ce moment trouvera un autre sauveur ou un persécuteur. Et si la victime se plaint de l’intervention inopinée du sauveur, celui-ci réagira généralement en s’adressant à la victime de la sorte « Après tout ce que j’ai fait pour toi… »

Dans ces jeux psychologiques le rôle de sauveur est parfois une fuite. S’occuper des problèmes d’autrui est parfois un bon moyen de ne pas s’occuper des siens. L’intervention du sauveur n’est-elle pas, parfois, une façon de nier ses propres besoins ?

Proposition d’introspection : si vous remarquez que vous avez tendance à jouer les sauveurs, voici quelques questions à vous poser :
  • « Quels sont mes bénéfices secondaires à me comporter en sauveur ? »
  • « Est-ce que je réponds à une demande claire de la part de la personne en difficulté ? »
  • « Ai-je la compétence pour l’aider ? »
  • « Ai-je véritablement envie de l’aider ? »
  • « En quoi est-ce si important pour moi de vouloir à tout prix aider l’autre ? »
  • « Que se passerait-il si je ne le faisais pas ? »
  • « Qu’est-ce qui me fait peur et que je cherche à sauver en moi pour vouloir absolument m’occuper des autres ?
  • « Existerait-il un autre moyen pour nourrir mon ego ? »
Comment sortir de ce rôle de sauveur / sauveuse ?
  • Commencez par demander si l’autre a besoin d’aide et si oui, de quelle façon.
  • Ensuite, cadrez votre aide dans son contenu et dans le temps.
  • Votre aide devrait avoir une contrepartie pour éviter à l’autre de se sentir éventuellement en dette vis a vis de vous.
  • Rappelez-vous que votre aide doit permettre à la personne aidée de faire sa part du chemin (il faudra qu’elle se responsabilise pour cheminer vers son autonomie).
  • Répétez-vous ce dicton plein de bon sens : « Plutôt que de lui donner systématiquement du poisson, apprenez-lui plutôt à pêcher. »

« Lorsqu’on s’éveille à sa vérité, le sentiment est si incroyable et si libérateur qu’il se peut que l’on éprouve qu’il est de sa responsabilité d’aider chacun à se sentir aussi bien. Essayer d’éveiller les autres n’est pas le rôle d’un guérisseur. Votre travail est de vous sentir le mieux possible à chaque instant, pour être en totale harmonie avec vous-même. Laissez votre être supérieur, la totalité de l’univers, resplendir à travers vous et inspirer aux autres de voir le monde de façon différente, s’ils le désirent. C’est à eux de choisir ce qu’ils veulent faire. En ce qui vous concerne, vous devez vous aimer vous-même ainsi que toutes choses. Les niveaux de conscience et de perception de chacun sont différents. Là où en est quelqu’un, c’est parfait pour lui dans sa vie à ce moment-là. Laissez chacun être tel qu’il est et concentrez-vous seulement sur le fait de vous sentir au mieux de ce que vous pouvez être à présent. Personne n’a à changer pour que vous éprouviez de l’amour, parce que vous êtes l’amour. »

Extrait des 52 cartes oracles pour se connecter à la sagesse d’Astar – Denise Jarvie & Anne Delmas

> Zoom sur le Persécuteur / la Persécutrice.

Le persécuteur attire à lui la victime et le sauveur.

Le persécuteur projette généralement sur la victime ses propres souffrances. Il utilise souvent la victime pour absorber son trop plein de colère ou de frustration. Il abuse de son pouvoir et il écrase sa victime. Il manque généralement d’estime personnelle. Le persécuteur se comporte en bourreau, dominateur, castrateur. Il critique et dévalorise. Il est d’un tempérament imprévisible, un peu comme une bombe à retardement dont on ne connaît pas le moment d’explosion.

Généralement les personnes qui ont une tendance à se comporter en persécuteur ont expérimenté beaucoup de frustrations dans leur enfance et essaient de le faire payer aux autres (souvent inconsciemment).

Proposition d’introspection : si vous remarquez que vous avez tendance à être parfois persécuteur, voici quelques questions à vous poser :
  • « Quels sont mes bénéfices secondaires à me comporter en persécuteur ? »
  • « Que réveillent en moi les reproches que je fais aux autres ? »
  • « Qu’est-ce que je n’ai pas (encore) solutionné dans ma vie ? »
  • « Qu’est-ce que je m’interdis ? »
  • « En quoi est-ce important pour moi d’être parfait(e) ? »
  • « La perfection existe-t-elle et à quel prix ? »
  • « Que se passerait-il si je n’étais pas parfait(e) ? »
Comment sortir de ce rôle de Persécuteur / Persécutrice ?
  • Le persécuteur est généralement prisonnier de sa propre tendance à vouloir contrôler. Sortir de ce rôle passe alors par le lâcher-prise.

> Les jeux psychologiques en entreprise.

Les persécuteurs sont ceux qui établissent les règles et sont intraitables quant à leur respect et ne se mesurent qu’à plus faibles – ou jugés plus faibles – qu’eux.

Les sauveurs sont faussement serviables pour garder un lien de dépendance avec autrui. Ils font en sorte de conserver l’autre dans son rôle de victime pour conserver leur propre rôle de sauveur. Aider n’est pas sauver. Vouloir sauver n’est pas aidant.

Les victimes (soumises ou rebelles) sont dans la plainte, parfois dans une extrême confusion et lancent d’innombrables appels au secours qu’elles oublient quand cela les arrangent.

Aucune de ces positions ne permet une relation saine. Le propre du manipulateur sera de jouer sur tous les tableaux. Persécuteur « par essence », le manipulateur laissera rarement paraître son vrai visage avant que la victime réelle ne soit bel et bien ferrée. Il préfèrera généralement se positionner en victime et vous faire passer pour son persécuteur. Il pourra également se positionner en tant que sauveur.

Dans le cadre professionnel, ces jeux psychologiques peuvent se compliquer par le jeu des positions hiérarchiques. Il n’est pas rare qu’un supérieur soit étiqueté « persécuteur ».  Toutefois, rappelez-vous que sans victime, il ne peut jouer son rôle.  Et c’est bien souvent la personne qui paraît la plus « faible » qui sera choisie.

La Victime comme le Persécuteur sont des voleurs d’énergie (la plupart du temps de façon inconsciente). Si vous souhaitez en savoir plus sur  les quatre stratégies généralement utilisées par les voleurs d’énergie.

2 – Sortir du triangle dramatique : ni persécuteur, ni victime, ni sauveur.

Avant tout, il vous faudra identifier votre rôle « préféré ». Impossible de rétablir de saines relations sans une profonde introspection.

Quel rôle a votre préférence ? Quel comportement adoptez-vous généralement lorsque vous vous trouvez relationnellement impliqué(e) dans ce triangle dramatique ?

  • Celui ou celle qui subit les choses, se sent persécuté(e) ?
  • Celui ou celle qui vient en « aide aux autres » la plupart du temps sans attendre (entendre) une demande d’aide ?
  • Celui ou celle qui veut contrôler et qui sait ce qui est bon pour l’autre ?

> Si vous vous reconnaissez dans le rôle de la Victime :

Il est important de reconnaître votre propre vulnérabilité et de l’accueillir non pas comme un moyen d’attirer l’attention d’autrui mais comme un point à perfectionner de manière personnelle. Pour vous. Il est également important de vous interroger sur votre propre responsabilité dans ce qui vous arrive. Vous n’êtes pas défini par ce qui vous arrive mais par la façon dont vous choisissez de réagir à ce qui vous arrive.

Vous pourrez transformer la posture de la Victime en posture Créateur.

Adoptez un comportement Créateur : vous accueillerez votre vulnérabilité et prendrez vos responsabilités.

> Si vous vous reconnaissez dans le rôle du Sauveur :

Il vous faudra à la fois développer votre empathie pour identifier les vrais besoins de votre entourage et écouter vos propres limites pour savoir si vous êtes aptes à aider l’autre. Interrogez-vous à 3 niveaux avant d’agir : pour savoir si vous répondez à une demande claire de la part de la victime, sur votre compétence pour l’aider et sur votre véritable envie de vouloir l’aider.

Vous pourrez transformer la posture du Sauveur en posture Coach.

Adoptez un comportement Coach  : vous annoncerez votre disponibilité à aider et attendrez une demande explicite qui deviendra un contrat relationnel.

> Si vous vous reconnaissez dans le rôle du Persécuteur :

Vous travaillerez sur votre assertivité, c’est à dire votre capacité à vous exprimer et à défendre vos droits sans empiéter sur ceux des autres. Vous reconnaîtrez votre besoin de soutien et en même temps vous affirmerez vos forces sans culpabilité, ni désir de domination.

Vous pourrez transformer la posture du Persécuteur en posture Challenger.

Adoptez un comportement Challenger : vous ferez des feedbacks en exigence (sans complaisance) et avec bienveillance sur les points forts, les axes de progrès et les points de vigilance.

« Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. Et dans notre réponse se trouve notre croissance et notre liberté. » 

Viktor Frankl

Lâcher la posture de Victime et adopter la posture du Créateur.

Lâcher la posture du Sauveur et adopter la posture du Coach.

Lâcher la posture du Persécuteur et adopter la posture du Challenger.

Des choix conscients et courageux qui demanderont de la persévérance et qui seront prometteurs de gratifications, notamment en terme de développement d’estime de soi.

En guise de conclusion inachevée …

« Dans le triangle de Karpman, la victime perd sa souveraineté lorsqu’elle considère qu’un autre sait mieux qu’elle ce qui est bon pour elle. Cet autre fut-il médecin, expert ou Roi. La victime remet son pouvoir de discernement à son sauveur qui devient progressivement son bourreau. Ce triangle se met en place aussi bien dans les familles dysfonctionnelles que dans les états totalitaires. Un état totalitaire n’est pas une dictature. Il faut un dictateur pour imposer une dictature, il n’est pas nécessaire pour imposer un état totalitaire. Il suffit de jouer sur les émotions de chacun, sur la peur, sur l’invitation à se dénoncer, à s’auto censurer.

Plus la victime perd sa souveraineté, plus le sauveur devient envahissant et plus il faut un responsable. Le sauveur, lui, décide, gère, autorise.

Le triangle de Karpman s’appuie sur quatre mythes relationnels.

Premier mythe : Le sauveur se persuade qu’il a le pouvoir de rendre les autres heureux. Il cherche des victimes à sauver et désigne les responsables qui deviennent les bourreaux.

Second mythe : La victime se persuade que les autres ont le pouvoir de la rendre heureuse. Elle cherche son sauveur.

Troisième mythe : Le bourreau se persuade qu’il a le pouvoir de rendre les autres malheureux. Il cherche une victime pour renforcer son sentiment intérieur de puissance.

Quatrième mythe : La victime se persuade que les autres peuvent la rendre malheureuse. C’est à partir de cette posture qu’elle attire inconsciemment un bourreau.

Il n’existe qu’une façon de sortir de ce triangle infernal, elle consiste à retrouver notre souveraineté intérieure et la paix en nous, même et surtout, au milieu du chaos.

Quelles que soient les circonstances, nous avons toujours la possibilité de cesser de nous considérer comme victime et de chercher un coupable. Nous avons toujours le choix de maintenir une posture non duelle, ouverte et aimante. Cette souveraineté est notre force d’amour.

Tant que nous sommes en guerre, intérieurement, nous continuons à entretenir ce jeu toxique. Ce n’est qu’en réalisant la force de l’amour que nous pouvons reprendre notre pouvoir. Non pas un amour niais ou guimauve, mais une posture qui s’appuie sur nos fondements de liberté, de solidarité, d’égalité et de fraternité. »

Arnaud Riou

Il y a encore beaucoup à écrire sur les jeux psychologiques – en entreprise et ailleurs – et en même temps, je choisis de conclure mon propos avec deux pensées aidantes pour moi :

  • La manière dont les autres se comportent avec moi est moins importante que le chemin de transformation personnelle et professionnelle que je parcours en n’étant ni victime, ni sauveur, ni persécuteur. Banzaaaaaaiiii !!!
  • Le vrai pouvoir n’est pas une question de rapport avec les autres, c’est la marge de manœuvre que je m’accorde à moi-même. Banzaaaaaaaiii again !!!

Quelques lectures que je vous recommande (parmi tant d’autres sur ce sujet) :

Si vous souhaitez continuer à explorer ce vaste domaine des « jeux relationnels », je vous suggère la lecture des articles suivants :

Et vous, quelle relation avez-vous avec ces trois postures de victime – sauveur – persécuteur ?
Vos retours d’expériences, commentaires et questionnements sont les bienvenus dans l’onglet en bas de cet article.
Si vous souhaitez savoir comment je peux vous aider à vous libérer des jeux psychologiques, sentez-vous libre de me contacter. Nous échangerons sur vos intentions, vos difficultés et vos ambitions.
#OVPJeuxPsychologiques
#OVPKarpman
#OVPTriangleDramatique
#OVPVictimeSauveurPersecuteur

Crédit photo : couverture du livre de Christel Petitcollin

« Victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ? »

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Laurent Claret

 

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2 Commentaires

  1. Jeanne-marie Sauwens

    Bonsoir, j’ai adoré votre article. Il est très clair et concis. Et je trouve aussi à la portée de tout un chacun.
    Je me suis empressée de le partager a des ami.e.s coachs.
    Ils mont fait remarquer que l’image présentée ‘victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ? » Est celle de la couverture du livre de Christel Petitcollin.
    Vous reprenez la référence de son livre comme lecture conseillée mais n’indique pas clairement dans le corps de l’article que m’imagine ne vous appartient pas.
    Cela a choqué plusieurs de mes ami.e s coachs.
    Pourriez-vous ajouter la référence au livre en dessous de l’image quand utilisée ?
    Merci.

    Réponse
    • Laurent Claret

      Bonjour Jeanne-Marie, Oups ! C’est un oubli de ma part. Merci de me l’avoir signalé. Bien à vous, Laurent

      Réponse

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